Stéphane et Olivier vivent dans une ferme proche de Machecoul, au cœur du marais vendéen. Après avoir fait renaître un ancien four en atelier d’artiste, puis transformé une ferme en maison habitée, le nouveau défi est de métamorphoser les anciennes étables en une résidence ouverte aux pratiques artistiques.

Ce projet n’est pas une mise en valeur figée du patrimoine, mais une réactivation vivante d’architectures agricoles du XVIIIe siècle. Plutôt qu’un monument immobile, il s’agit d’un espace de réinvention, où les murs hérités d’une histoire paysanne rencontrent les désirs et les gestes d’aujourd’hui. Ici, le patrimoine n’est pas un objet sacralisé, mais une matière vivante, traversée de mémoires et de possibles.

La conception se fera de manière participative. Nous organisons des ateliers, des moments de transmission, des outils pédagogiques pour partager les savoirs, comprendre ensemble l’architecture et ses langages, puis transformer collectivement les lieux. Avec les mains du collectif et celles de Stéphane et Olivier, nous cherchons à abolir la séparation entre concepteurs et habitants, entre experts et profanes.

Dans cette démarche, chaque pierre, chaque poutre devient ressource symbolique. Le projet veut être un totem, non pas au sens d’un emblème figé, mais comme une balise qui rappelle les forces présentes dans le marais vendéen : ses ressources naturelles, ses gestes agricoles, ses solidarités, ses résistances.

Transformer les étables en résidence d’artistes, c’est ouvrir un lieu où se croisent la mémoire rurale et la création contemporaine, où l’architecture cesse d’être une vitrine pour redevenir un bien commun. Un lieu qui rappelle que le patrimoine n’appartient pas au passé mais à celles et ceux qui, aujourd’hui, choisissent de le faire vivre autrement.